15/11/2010
Quand le couperet ne tient qu'à un fil
sur la guillotine que Bernard Rappaz s'est infligée, il y lieu d'agir. Et quand les médias tartinent, je ne vais pas en rajouter une couche. N'empêche...
Je ne suis ni médecin ni Valaisan ni juge, mais cette "auto-condamnation à mort", comme j'ai pu le lire, me révulse.
Citation: "Pour certains hommes, plus nombreux qu'on ne croit, savoir ce qu'est réellement la peine de mort et ne pouvoir empêcher qu'elle s'applique, est physiquement insupportable." Albert Camus, REFLEXIONS SUR LA GUILLOTINE, 1957 qui conclut ainsi. " Ni dans le coeur des individus ni dans les moeurs des sociétés, il n'y aura de paix durable tant que la mort ne sera pas mise hors la loi."
Rappaz doit pouvoir assister à son procès. Quant à la volonté à obtenir la justice à tout prix ou à faire sa propre justice, elle est hélas courante chez nos contemporains. On vient de le voir encore dans une ferme neuchâteloise mise à feu. „Fiat iustitia, et pereat mundus“, traduit librement: „je dois obtenir raison, quitte à tout démolir".
Alors agissons! Dans le sens de la lettre de l'ancienne Conseillère nationale Anne-Catherine Menétrey-Savary, que l'on peut lire ici:
http://www.rielle.info/lettreacms.pdf
Outre les arguments invoqués, pensons à la jeunesse et à la prévention (cannabis). On ne doit pas faire de Rappaz un martyr et un symbole de libération.... Ce serait une tache sur la Suisse. Voyez déjà la couverture de Vigousse.
Enfin sur le plan humain, je tiens à reproduire, à l'attention des Députés valaisans, ces lignes quelque peu perdues dans le blog de Pacha K Mac:
"Chère Zakia, Bernard Rappaz a commis pas mal d'infractions à la loi. Cela est dû en partie à sa gestion bordélique des affaires. Certains le trouvent sympathique et touchant. D'autres le détestent et le trouve antipathique, filou, non respectueux des codes de la vie en communauté. Cet homme a bien des défauts. Mais une de ses qualités essentielles est sa résistance au politiquement correct, résistance qui l'a amené à l'impasse actuelle.
Tu ne connais peut-être pas grand-chose du parcours de cet homme. C'est pourquoi tu as eu un jugement un peu simpliste de la situation. On peut aussi rester simple de pensée, sans orgueil et humble, quand on regarde la complexité de la situation pour cet homme et arriver à d'autres conclusions que celles du pouce dirigé vers la bas pour signifier la mort à cet homme dans les arènes de notre empire romain moderne.
Je te laisse à la réflexion d'un seul écrit de cet homme qui pourrait être l'écrit qui le reconnaît dans son rôle de père et d'être humain. Tu ne sais peut-être pas qu'il a perdu son fils âgé de 3 ans dans un accident de tracteur qu'il conduisait lui-même. Voici ses mots laissés lors d'un congrès sur les accidents de tracteur, très forts et très actuels:
"L'agriculteur chanvrier avait fait la une des journaux au début du mois d'avril 2004, suite au drame atroce qui avait coûté la vie à son fils Dorian, âgé de 3 ans, broyé par la machine accouplée au tracteur de son père.Bernard Rappaz relate encore une fois l'horrible accident pour inciter les gens à la prudence. « J'espère que la mort de mon enfant servira à quelque chose. » Il s'arrête, s'excuse. Il n'est pas sûr d'arriver au bout de son récit douloureux. Mais il poursuit courageusement: « Comme beaucoup de mes collègues, j'étais fier d'avoir mon fils avec moi. La première fois, je l'ai pris sur mes genoux, et puis, petit à petit, je lui ai laissé un peu plus de liberté, et puis ... »Et puis arrive ce jour maudit où le petit, « juché » sur le garde-boue gauche du tracteur, chute dans le girobroyeur du véhicule. Et c'est le drame avec son cortège de larmes, de culpabilité et de questions. Un an après, la douleur est toujours là, pesante, oppressante. Mais la vie tente de reprendre peu à peu le dessus: « Il le faut, surtout pour Vanessa ? 7 ans ? qui me tient la main ... »Et puis d'ajouter: « Mais mon année de deuil ne se terminera véritablement qu'à ma mort. » Malgré cette déchirure, Bernard Rappaz est là pour crier au respect de la vie: « Non, ni Vanessa ni aucun autre enfant ne remonteront sur un tracteur avec moi".
archives Le Matin 04.05.2005
Si la mort de Dorian pourrait servir cette fois à sauver son propre père, quel miracle de Dieu pour nous tous humains!
Voilà. Il faut lire et relire ce passage devant les gens, devant nous tous, Romands, et demander à celles et ceux qui le peuvent de sauver cet homme pendant qu'il est encore temps de le faire."
Assez révélateur. Si Bernard Rappaz n'a rien à perdre, à l'instar du dr JC Rielle, pensons à sa fille qui après avoir perdu son frère, risque de perdre son père.
Enfin, sur les progrès de la justice et les redresseurs de torts, je ne peux m'empêcher de penser à la nouvelle de Kleist Michael Kohlhaas qui se fonde sur des faits réels du XVIIe siècle. Une histoire de chevaux séquestrés (Rappen) qui se finit plutôt mal malgré les multiples interventions des pouvoirs. Quelqu'un a tenté de simplifier les faits de ce bref récit dans un schéma qui peut faire songer à... la complexité de notre système juridique et fédéraliste actuel!
Make it simple !
(wikipedia.de)
19:58 Publié dans Général | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : rappaz, justice, valais, rielle, kleist, infrarouge, tsr | |
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10/11/2010
Limites du virtuel et du numérique
La petite photographe inconnue, née à l'ère du tout numérique, dont je fus la proie consentante, m'amène à de curieuses constatations.
Je l'ai déjà dit, nos photos se perdent dans la galaxie du numérique. Quant à son portrait, il a été pris avec le consentement parental tacite.
Cela étant, je dois avouer qu'il serait préférable que sa famille ne tombe pas sur mon blog. Elle serait étonnée du sens des caractères cyrilliques de mon précédent post: je les ai copiés d'un commentaire pourriel qui vantait des produits pour l'industrie automobile sur un tout autre billet!
Pêché avoué est à moitié... Cela illustre toutefois une des conditions-limites de l'objectivité et de l'honnêteté d'une photographie ou de son photographe.
Il y a explosion des appareils et des photographes de plus en plus jeunes. On les appelle toujours des amateurs. Les apprentis sorciers ne dérangent nullement les grands professionnels. Il est par ailleurs reconnu que cette multiplication d'images peut être un garant d'objectivité. Sur un autre plan plus esthétique, François Darmigny, que l'on a pu rencontrer au Salon de la Photo, considère que cette popularité est bénéfique pour l'évolution de la photo. Concentré sur ses projets, il n'a pas de photos à son domicile... Le passé, ses archives ne l'intéressent qu'indirectement.
Et vous, que faites-vous de vos images?
Cartier-Bresson disait:"les photos ne vont pas sur des murs, elles vont dans des albums". C'est déjà une suggestion et probablement de bon conseil si l'on songe (et l'on ne fait qu'y songer) à la conservation durable des images.
Un sujet brûlant et trop complexe pour ma pomme! Les touristes de l'empire du soleil levant ont peut-être plus d'expérience et une solution. Emportant leurs souvenirs numériques, ils prennent le soin d'en ancrer un, bien concret, sur la Seine au moyen d'un cadenas.
Quitte à revenir en confiant la clé à l'élu(e) de son coeur?
J'ai fait la photo, sous réserve de la légende urbaine!
12:12 Publié dans Général | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : numérique, photographie, photoshop, portable, relation, communication | |
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08/11/2010
SALON DE LA PHOTO
La photographie mène à tout, elle amène surtout des images.
Des photos, tout le monde peut en faire, il suffit de photographier sa vie.
On est tous à la même. Ecrire avec la lumière, ça n'est pas un passe-temps...
C'est même pas intelligent!
En soi, l'image n'est rien.
Une invitation, sur ce visuel de François Darmigny
L'image peut être pensée comme un symptôme. "Elle renvoie à un inconscient de la représentation.
Sa seule existence appelle donc une critique de la représentation". (Jacques Rancière)
C'est un point de vue, il y en a d'autres... Ceux qui ont fait une oeuvre font preuve d'une grande humilité. Ils prennent rarement la parole.
Par conséquent, on les entend avec bonheur. Ainsi de François et Françoise Darmigny ce dimanche à la Porte de Versailles. Leur fille (deux ans et demi) est déjà photographe parmi les photographes.

03:49 Publié dans Général | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, paris | |
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03/11/2010
INTENSE TRAFIC
00:03 Publié dans Général | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cff, betteraves, partage | |
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31/10/2010
Georges Haldas
Parce qu'il ouvrait la pensée, on ne se lassait pas de l'écouter. L'homme de parole s'en est allé. Ceux et celles qui l'ont entendue lui rendent hommage. L'émission "hautes fréquences" de la Première modifie son programme ce soir pour réentendre la parole de l'écrivain de la relation qui nous a quittés dimanche 24 octobre.
La Légende du football, dans une oeuvre de valeur inestimable. Je retiens les mots de Michel Pont: défendre le foot avec sa plume,cela nous donne une crédibilité.
Une crédibilité qui va bien au-delà du football (qui d'ailleurs en a bien besoin). Le portrait du scribouilleur penché sur ses carnets figurait discrètement en bonne place sur mon lieu de travail, histoire de ne pas sombrer dans la myopie ou un enlisement par trop envahissant. Donc, pour assurer tant soi peu et de manière intime ma propre crédibilité.
D'autres images me viennent à l'esprit. Une première rencontre, voici quarante ans à la terrasse d'un bistrot. Je revois la lumière. Le poète avait posé sur le gravillon un gros sac de sport à rayures, déjà démodé et qui devait contenir des livres...
Le portrait de Georges Haldas, sans lunettes, sans verre de rouge ni cigare, tiré par Jean Romain au Salon du livre en 2009...
Enfin, la "résurrection", sans majuscule et avec des guillemets quand elle peut devenir miracle quotidien:
E
resurrection avec Lytta Basset et Georges Haldas (2)
envoyé par supervielle. - L'info internationale vidéo.
19:15 Publié dans Général | Lien permanent | Commentaires (1) | |
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